Magali Olivier

Immersion dans le laboratoire 4.0 avec Kenvue, lors du Congrès Polepharma Industrie du Futur 2024

Le laboratoire Kenvue (anciennement Johnson & Johnson Consumer Santé Beauté France), membre de Polepharma, sera présent au Congrès Polepharma Industrie du Futur, les 13 et 14 novembre, à l’Illiade de Chartres. Un rendez-vous immanquable pour les acteurs engagés dans la digitalisation !

Kenvue sera notamment représenté par Sébastien Fauvel, Responsable de la digitalisation et membre du comité de programmation, ainsi que Magali Olivier, Responsable qualité et compliance pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, qui partagera pour la première fois son expertise de la digitalisation des laboratoires de Contrôle Qualité. Ces deux jours de rencontres, d’échanges et d’expertise sont cruciaux, selon elle, pour soutenir la transformation digitale des sites et des organisations.

 

Comment vous présenter en quelques mots ?

Je suis responsable qualité compliance au sein du laboratoire Kenvue et leader pour ses laboratoires de contrôle pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique. J’exerce une fonction transversale au niveau de la qualité et de la transformation digitale des laboratoires de contrôle sur une dizaine de sites de production, dont celui de Val-de-Reuil, en Normandie. Les laboratoires de contrôle assurent les contrôles sur les matières premières, les articles de conditionnements et les produits finis afin de garantir leur conformité aux exigences de sécurité, de qualité et d’efficacité requises, ce qui conditionne leur mise sur le marché.

 

C’est la première fois que vous participez au Congrès Polepharma Industrie du Futur. Pourquoi ?

La transformation digitale est un point d’attention majeur pour Kenvue, qui impacte l’ensemble de nos services. L’une de nos valeurs est de construire une relation de confiance basée sur la science. Des meilleures pratiques aux meilleurs produits, nous apprenons, testons, collaborons et optimisons sans cesse pour apporter de réelles solutions aux communautés, aux foyers et à nos collaborateurs. Dans ce cadre, le Congrès Polepharma Industrie du Futur est une formidable opportunité de se tenir à jour sur les dernières avancées technologiques et innovations liées à la digitalisation, mais aussi de partager les expériences avec nos pairs et les experts de l’industrie. Les enjeux sont de définir et d’implémenter des solutions adaptées à notre organisation pour la rendre plus compétitive, réactive et agile, afin d’anticiper les besoins et d’optimiser l’expérience client.

Je remercie Sébastien Fauvel, mon collègue responsable de la digitalisation sur le site de Val- de-Reuil, de m’avoir mise en relation avec Polepharma. Sébastien a participé en tant que membre invité à l’édition 2022 pour présenter notre expérience et animer un atelier sur « Comment démarrer une démarche de transformation digitale », puis a rejoint le comité de programmation lors de l’adhésion de Kenvue.

 

Sur quel sujet intervenez-vous et en quoi est-il clé pour le réseau Polepharma ?

Je participe, le mercredi 13 novembre, premier jour du congrès, à la table ronde intitulée « Le digital et vous : les coulisses du déploiement pour un état des lieux factuel entre l’espéré et le réalisé » en compagnie de Haïfa Rabai, Chief Data Officer chez Sanofi et présidente du congrès cette année, ainsi que Samira Amrous, Business Program Transformation Manager – Digital & Industry 4.0 chez Aptar Pharma.

Depuis cinq ans, Kenvue est engagé dans une transformation digitale. Aujourd’hui, nous sommes à mi-parcours d’un long processus à plusieurs étapes pour atteindre nos objectifs communs. Le partage des expériences avec des entreprises plus avancées dans leur démarche de digitalisation permet d’échanger sur ces étapes clés, d’évaluer les solutions déployées, les résultats obtenus et les défis à relever.

 

Quelle est votre retour d’expérience à ce jour sur la transformation digitale ?

Les sites, étant donné leur historique, présentent des niveaux très variés de maturité digitale. De mon point de vue, deux facteurs cruciaux dans la transformation sont l’engagement stratégique de la Direction, ainsi que le développement de nouvelles organisations et compétences.

Le profil de production joue également un rôle significatif : les retours sur investissement et la standardisation des solutions sont plus évidents pour les sites qui ont un portefeuille de produits standardisé avec des volumes importants, en comparaison à d’autres sites avec des portefeuilles de produits plus petits et très diversifiés. Dans ce dernier cas, il est plus difficile de trouver des synergies pour implémenter des solutions digitales avec une valeur créée intéressante.

Au-delà des outils digitaux, une des fondations de cette transformation repose sur la gestion des données et la capacité à les connecter pour créer de la valeur. Un site avec des systèmes hétérogènes nécessitera un important travail préalable de mise à niveau avant de pouvoir établir ces connexions et améliorer ses performances.

Le site de Kenvue au Val-de-Reuil est historiquement automatisé. Il bénéficie de bonnes fondations pour aborder sereinement sa digitalisation.

 

Comment se décline la digitalisation au niveau des laboratoires de contrôle de la qualité ?

Comme dans les autres secteurs de l’usine, nous étudions le déploiement de la digitalisation au niveau du contrôle de la qualité afin d’améliorer l’efficacité, la fiabilité et la rapidité d’exécution des opérations, mais aussi renforcer la conformité dans la gestion et l’intégrité des données qualité. Dans le cadre de la stratégie Kenvue « Quality Lab For the Future », nous sommes en train de définir les plans d’implémentation des solutions identifiées pour supporter l’automatisation et l’intégration des laboratoires de contrôle et répondre aux besoins d’amélioration identifiés par les laboratoires de contrôle comme celui de Val-de-Reuil. Après l’implémentation d’un système Empower Global pour la gestion des analyses chromatographiques, la priorité est de migrer le Système de Gestion de l’Information des Laboratoires (LIMS) de Johnson & Johnson à celui de Kenvue, interfacé avec l’ERP du site. Ces deux éléments sont des piliers de la stratégie pour les laboratoires de contrôle, à partir desquels viendront se connecter les données de la supply chain, pour la création d’un planning intégré, ou de logiciel de commande, ou de gestion des équipements (Maximo ® par exemple) pour une maintenance proactive. La priorité suivante sera le développement dans le LIMS des cahiers laboratoires électroniques – l’équivalent du dossier de lot électronique pour les opérations de production. Nous travaillons aussi sur le développement des capabilités pour accompagner ces changements, en particulier la validation des systèmes informatisés.

 

Quels sont vos autres sujets d’intérêt sur le Congrès Polepharma Industrie du Futur ?

Je suis particulièrement intéressée par les discussions portant sur l’adaptation du système de gestion de la qualité pour accompagner nos transformations technologiques actuelles et garantir le respect du cadre juridique propre au secteur pharmaceutique. J’assisterai à la Table-Ronde N°3, le mercredi 13 novembre à 16h20, sur « L’intelligence artificielle (IA) et la digitalisation : quels impacts sur les services Qualité et réglementaires ? » avec la participation de Nicolas Renault, Manager IT Site Support chez Novo Nordisk, et Christian Puisard, directeur d’agence chez Avanteam. Cette discussion vient à point nommé pour se projeter ensemble dans le cadre du premier règlement européen sur l’IA.

Dans le contrôle qualité, comme dans les autres secteurs, nous devons adapter notre manière de travailler en fonction des nouvelles solutions et des exigences associées. C’est un travail prospectif à réaliser tous ensemble avec nos partenaires, notamment Polepharma, et les autorités de santé, pour nous inscrire dans une démarche d’amélioration continue.

 

Quels conseils avez-vous envie de donner aux entreprises du réseau ?

Je recommanderais de bien prendre le temps de définir ses besoins et de les challenger de manière suffisamment inclusive et ambitieuse pour pouvoir intégrer les besoins à venir.

Il est important de faire de la veille sur les nouvelles solutions technologiques, d’échanger avec les experts, notamment si nous ne disposons pas en interne de connaissances dans le domaine. Partager avec ses pairs déjà engagés dans la digitalisation lors du prochain Congrès Polepharma Industrie du Futur est une belle opportunité.

Un point de vigilance : veiller à choisir des solutions adaptées à ses besoins et ressources, en considérant leur cycle de vie dans son intégralité. Savoir se faire accompagner, quand cela est nécessaire, est aussi un bon conseil. Nous avons été accompagnés par Schneider Electrics sur le site de Val-de-Reuil à l’amorçage de notre stratégie de digitalisation il y a cinq ans. Nous disposons en interne d’un département spécialisé sur la digitalisation et d’un autre sur les données, qui se complètent pour nous orienter dans nos décisions.

Rejoindre Polepharma en tant qu’adhérent, et au sein du comité de programmation du Congrès Polepharma Industrie du Futur, permet d’avancer ensemble sur ces questions engageantes pour nos sites !

 

Qu’attendez-vous de cette édition ?

C’est une première pour moi et j’attends avec impatience d’y participer ! J’ai des espoirs simples de résultats concrets pour avancer dans notre stratégie de digitalisation. Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir une vision d’ensemble factuelle des démarches engagées au sein d’autres organisations, de pouvoir se positionner et apprendre des uns des autres sur l’intégration des solutions dans un contexte organisationnel, industriel et opérationnel. Il s’agit également d’anticiper les changements à venir et les futurs défis à relever pour la qualité pharmaceutique. En quelques mots, c’est ce que propose le programme attractif du Congrès Polepharma Industrie du Futur cette année. Venez nombreux !

 

Propos recueillis par Marion Baschet Vernet

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