Ceva Santé Animale (Ceva), première entreprise française de santé animale et cinquième acteur mondial, se distingue par son avance dans la transformation numérique.
Pour la première fois, Laurent Clauss, responsable des Systèmes d’Assurance Qualité́ globaux, basé au siège de l’entreprise à Libourne (Nouvelle-Aquitaine) présentera les nouvelles opportunités offertes par l’intelligence artificielle (IA) générative dans la gestion des déviations, lors du Congrès Polepharma Industrie du Futur, qui se tiendra les 13 et 14 novembre prochains, à l’Illiade de Chartres. Un événement clé pour favoriser les échanges et le partage d’expériences autour des meilleures pratiques liées à la digitalisation des processus.
Quelle est la spécificité́ de Ceva ?
Ceva, basé à Libourne en Gironde (Nouvelle-Aquitaine), est la première entreprise française de santé animale et le cinquième acteur mondial. L’entreprise emploie 7 000 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros. Avec 33 sites industriels, dont 7 en France, et 47 filiales, Ceva est présent commercialement dans 110 pays. Son portefeuille couvre la médecine préventive comme les vaccins et les solutions de bien-être animal, les produits pharmaceutiques, pour les animaux d’élevage et de compagnie, ainsi que des équipements et des services pour offrir la meilleure expérience possible à ses clients.
Quel est votre parcours et quelles sont vos missions aujourd’hui ?
Ingénieur de formation diplômé́ de l’ENSCCF (SIGMA) de Clermont-Ferrand, j’ai acquis une expertise dans le domaine de la qualité́ pharmaceutique en occupant divers postes dans différentes entreprises, en Assurance Qualité́ Opérationnelle (sites de fabrication) et en Assurance Qualité́ Système corporate. Ces expériences m’ont permis d’acquérir des compétences sur les différentes composantes d’Assurance Qualité́ pharmaceutique (mise en place de processus, gestion des déviations, data integrity, validation de systèmes, procédés, gestion d’audits, inspections, etc.) et de déployer à l’échelle mondiale des processus GxP digitalisés (déploiement de QMS/GED, mise en place d’interfaces ERP/LIMS, etc.).
Aujourd’hui, ma mission principale consiste à renforcer le déploiement de différents processus et à piloter des projets d’Assurance Qualité́ digitale, notamment le projet d’analyse de nos déviations grâce à l’IA générative.
Comment abordez-vous la transformation numérique chez Ceva ?
La crise du Covid et le confinement ont accéléré́ notre transformation digitale, que nous avons abordée de manière pragmatique, sous l’angle métier (business, finance, R&D, fonctions supports), en se concentrant sur des cas d’usage concrets. L’un des exemples les plus marquants est le développement de lunettes connectées, permettant à nos équipes locales d’effectuer des interventions techniques sous la supervision à distance de nos
vétérinaires, en cas de problèmes de santé animale. Ce projet illustre une best practice de transformation digitale, avec une approche axée sur les besoins métier, avec le soutien des équipes IT et data. Il a permis d’améliorer l’efficacité́ et la productivité́, et cette démarche a été élargie à d’autres usages, tels que les audits d’usine. Aujourd’hui, notre équipe de transformation est transverse et compte environ 130 personnes, incluant des profils techniques ainsi que des chefs de projet ou de produit pilotant les initiatives de transformation digitale.
Vivons-nous un changement de paradigme avec l’intelligence artificielle, selon vous ?
L’IA joue un rôle majeur dans la transformation des entreprises, offrant de nouvelles possibilités d’innovation. Désormais, le véritable enjeu n’est plus tant le choix de la technologie, mais la mise en œuvre de projets permettant de faire évoluer les pratiques vers des méthodes de travail plus transverses et intégrées. L’IA générative est l’une des dernières avancées qui améliore l’autonomie et la productivité́ des collaborateurs, notamment dans la gestion des tâches, la recherche d’informations et la prise de décision. Pour en savoir plus, le Congrès Polepharma Industrie du Futur est un rendez-vous à ne pas manquer !
Votre intervention porte sur la gestion des déviations en production, un cas d’usage concret qui concerne tous les laboratoires. Qu’apporte l’IA générative au niveau du contrôle qualité́ ?
L’IA générative représente une opportunité́ majeure pour les entreprises pharmaceutiques, car elle est facilement accessible, nécessite peu d’investissement et peut rapidement accélérer les processus. Chez Ceva, nous testons cette technologie dans la gestion des déviations en production pour améliorer notre efficience, garantir la sécurité́ de nos produits et capitaliser sur nos meilleures pratiques.
Jusqu’à quel point l’IA générative est-elle complémentaire à l’intervention humaine ?
Concrètement, le système d’IA générative guide l’opérateur dans le processus d’investigation des déviations en se concentrant sur l’essentiel. Au-delà̀ de l’automatisation, il est perçu comme un véritable outil d’aide à la décision, responsabilisant l’opérateur et apportant plus de valeur ajoutée et de flexibilité́ à son intervention. Grâce à une analyse performante de l’ensemble des connaissances accumulées au fil des années et des incidents, le système est capable d’identifier le plan d’action correctif pertinent et l’investigation appropriée pour chaque cas spécifique. L’opérateur reste maître de ses choix et peut décider de suivre ou non les recommandations proposées.
Où en êtes-vous concrètement dans le déploiement de ce projet précurseur ?
Nous sommes déjà̀ en phase avancée de développement et confiants quant à réaliser les résultats dans les délais. En suivant une méthodologie rigoureuse, nous avons soigneusement préparé́ nos données et défini les besoins utilisateurs, tout en tenant compte des capacités techniques de la technologie. En collaboration avec les data scientists et le pôle data, nous avons su traduire nos besoins métiers en solutions informatiques. Un cahier des charges précis a été élaboré́, avec une approche pragmatique. La prochaine étape sera de tester le système avec des déviations réelles pour évaluer son efficacité́. Nous partagerons les premiers résultats lors du Congrès Polepharma Industrie du Futur, en partenariat avec SQLi, un expert en solutions logicielles à base d’IA générative, qui nous accompagne dans le déploiement de ce projet.
Quelles sont les conditions du succès d’un tel projet, selon vous ?
Le soutien des sponsors du projet joue un rôle clé́. Leur engagement permet de positionner ce projet comme stratégique pour l’entreprise. Leur implication garantit non seulement l’allocation des ressources nécessaires, mais aussi l’alignement du projet avec les objectifs globaux de l’entreprise. Ce soutien est essentiel pour mobiliser les équipes et assurer l’adhésion au projet.
Lors de la phase de cadrage du projet, il est essentiel de travailler de concert avec les équipes métiers et les équipes IT (data scientist) afin de s’assurer de l’adéquation entre les attentes métiers et la réalité́ de cette technologie.
Un travail sur la donnée est également essentiel pour garantir une exécution réussie.
Enfin, intégrer les équipes métiers lors des phases de design, de test et de validation, permettra in fine une acceptation de la solution par les utilisateurs.
Quels conseils avez-vous envie de donner aux adhérents de Polepharma ?
Venez nombreux au prochain Congrès Polepharma Industrie du Futur !
J’interviendrai pour Ceva, aux côtés d’Alain François Kessous, directeur de Projet Data chez SQLi, le 13 novembre à 17h40, pour présenter l’analyse de la récurrence des déviations, la proposition d’investigation et le plan d’actions grâce à l’IA générative. Ce cas d’usage intéressera de nombreux industriels !
À noter également : le 14 novembre, Ceva animera un atelier l’après-midi sur l’analyse de performance de la gestion de l’eau (en temps réel et avec des données historiques), avec Laurent Germain, Engineering & Maintenance Project Manager Infrastructure de Ceva, en partenariat avec Alexandre Faix, directeur Operations Réalisation chez Aquassay.
Nous venons ainsi en force à ce premier rendez-vous !
Pourquoi participez-vous au Congrès Polepharma Industrie du Futur ?
Je participe au Congrès afin de présenter notre projet innovant visant à utiliser l’IA générative pour réduire les déviations en production. C’est une première pour moi, et une belle opportunité́ pour nos équipes de venir écouter et découvrir les dernières tendances en matière de transformation numérique dans le secteur pharmaceutique. Je suis particulièrement intéressé́ par les retours d’expérience et les témoignages d’autres entreprises concernant l’adoption de solutions basées sur l’IA.
Propos recueillis par Marion Baschet Vernet