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« Accompagner, voire précéder les réalités technologiques du marché »

Les 17 et 18 novembre prochains, Polepharma organise la cinquième édition de son Congrès Polepharma Industrie du Futur, à Chartrexpo, avec l’ambition de promouvoir les forces vives de l’industrie pharma 4.0 dans l’Hexagone.

L’événement, centré cette année sur la place de l’humain dans la transformation des sites, est très attendu par les acteurs industriels, au cœur d’une nouvelle dynamique d’investissements et de réindustrialisation.

Avec sept établissements de formation et d’apprentissage répartis aux quatre coins de l’Hexagone, le Groupe IMT montre tous les jours combien il est un partenaire clé du changement sur le terrain. D’autant qu’il existe encore un grand potentiel d’intégration de changements positifs grâce aux nouvelles technologies, selon Patrice Martin, son vice-président exécutif.

 

« Digitaliser sans déshumaniser » – c’est un thème de prédilection pour le Groupe IMT ?

Cette cinquième édition du Congrès Polepharma Industrie du Futur est en effet centrée sur l’humain : quelle est la place de l’homme dans l’usine du futur ? Comment se dessine aujourd’hui l’interaction « homme-machine » ? Et comment former aux nouvelles compétences qui seront nécessaires pour améliorer la compétitivité des sites et assurer leur croissance à l’avenir ? Ce sont des questions clés qui engagent au quotidien le Groupe IMT dans son partenariat avec les laboratoires pharmaceutiques. Notre rôle est double : accompagner les entreprises à porter la transformation et, en parallèle, préparer les personnes en poste mais aussi les jeunes professionnels, ‘digital natives’, à évoluer et s’adapter rapidement face à ces ruptures qui arrivent. C’est ce qui a motivé notre choix d’être sponsor Gold de cette cinquième édition qui place l’humain au cœur de la transformation.

Qu’est ce qui est en jeu dans la transformation des sites ?

Il s’agit d’une transformation longue, et nous en sommes qu’au début. L’idée est de remettre l’humain au centre de la révolution à la fois technologique et sociétale que nous vivons pour le mettre en capacité de maitriser la technologie, l’interface homme-machine qui en découle, et lui permettre d’être acteur de sa propre montée en compétences. Au-delà de cette question des compétences, il faut savoir être clair sur la stratégie et la feuille de route industrielle. Les 600 sites industriels en chimie, pharma et cosmétiques que compte l’Hexagone, sont tous à des niveaux différents de maturité dans leurs développements « usine du futur ». Les sites sont à un carrefour avec le besoin de se benchmarker pour avancer. D’où l’intérêt de venir nombreux au prochain Congrès Polepharma Industrie du Futur !

 

Quels sont les sujets du congrès qui vous semblent les plus pertinents ?

Tous ! La stratégie de digitalisation d’un leader tel que Sanofi, d’une CDMO comme Delpharm, l’innovation en robotisation avec Staubli ou encore l’apprentissage de la « méthode agile » pour accompagner ces changements que propose Wavestone… Tous les sujets sont importants au regard du chemin de progression que doivent prendre les sites afin de renforcer leur modèle économique. Les différents publics qui participeront au congrès sont en recherche d’acculturation, de benchmark, de confirmation ou encore simplement d’une volonté d’y aller. La première étape vers l’usine du futur a été le passage à la sérialisation, qui a représenté une contrainte à la fois budgétaire, organisationnelle et de compétences, mais a été – au final – une réussite pour tous. C’était la première fois que l’on intégrait de l’informatique industrielle à ce niveau de complexité sur les lignes de conditionnement et, au-delà, de la sécurité et traçabilité pharmaceutique avec des enjeux de performance évidents.

Pourquoi aller vers l’usine du futur aujourd’hui ?

Tous les champs de la production sont percutés par le digital au travers de la gestion de données : réglementaire, opérationnel, marketing, R&D, etc. La donnée est fondamentale dans l’usine du futur, ainsi que son traitement et sa disponibilité pour l’opérateur en production ou le chercheur dans une dynamique de développement de nouvelles cibles thérapeutiques. Pour un site de production, la question est de savoir : comment collecter, stocker ou encore sécuriser la donnée ? Comment aider l’opérateur à gagner en autonomie, compétence et responsabilité (concept d’empowerment en anglais) ? Et cela, en intégrant jusqu’aux parties prenantes (clients et fournisseurs) avec des process guidés par les données. Les données peuvent servir à améliorer les coûts et l’empreinte environnementale de la production, à optimiser la maintenance des équipements, à sécuriser l’approvisionnement des matières et composants, et à fiabiliser la supply chain.

Un exemple concret : les équipementiers ont la possibilité aujourd’hui de faire des autodiagnostics ou de la maintenance – à distance – de leurs machines installées sur différents sites, grâce à des techniciens équipés de lunettes de réalité augmentée. C’est l’enjeu du moment dans l’automobile et l’aéronautique et, on l’espère, bientôt dans la pharma. Grâce à ce dispositif numérique se dessine l’opérateur industriel du futur, plus connecté, plus autonome et plus serein !

Quel accompagnement et quelle expertise peut apporter le Groupe IMT ?

Notre mission est d’intégrer dans nos parcours pédagogiques, au plus près des industriels, ce qui va changer dans les mois et les années qui viennent, et d’anticiper en fonction de la réalité de chacune des usines. Concrètement, cela se traduit aujourd’hui par la prise en compte de la réalité virtuelle et augmentée dans nos parcours pédagogiques, notamment sur le plateau technique du Bio3, mais aussi l’intégration d’un logiciel de production spécifique (Manufacturing Execution System, MES) et d’un robot en fin de ligne sur notre ligne blister à l’IMT Tours. Objectif : aider l’apprenant à gérer des informations en direct pour lancer une action corrective, si besoin, et maintenir le rendement de la ligne. C’est une première expérience à l’IMT Tours avec l’ambition de la dupliquer à nos autres établissements, notamment notre nouvel établissement de Dreux, déjà orienté usine 4.0.

Le prochain challenge ?

A notre petite échelle, nous essayons d’accompagner, voire de précéder les réalités technologiques du marché, et de les traduire en compétences à intégrer dans nos parcours pédagogiques. Nous pourrons ainsi proposer aux industriels et apprenants les meilleures options possibles en formations initiales ou continues. C’est un défi permanent qui nécessite une écoute précise de nos clients et une veille de tous les instants. Notre souhait à l’avenir est de travailler plus en étroite collaboration et en partenariat avec les autres acteurs de la formations, universités et écoles d’ingénieurs publiques ou privées. Le but est d’avoir une approche multi-sectorielle, orientée sur l’industrialisation des nouvelles technologies, en intégrant ces éléments dans les parcours pédagogiques. Avec un objectif commun : amplifier et soutenir la reprise économique et redorer le blason de l’Industrie française aux yeux de nos concitoyens.

Propos recueillis par Marion Baschet Vernet

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